Les dents de sagesse correspondent aux troisièmes molaires, les dernières dents de l’arcade dentaire. Leur extraction peut s’avérer nécessaire dans certains cas.
La première référence à cette dent comme dent de « sagesse » est attribuée à Hippocrate, ce sont en effet les dernières dents à faire leur éruption. Après l’adolescence, lors de l’entrée dans l’âge adulte, lorsque la pensée de l’individu murit, lorsqu’il devient sage… Dents de sagesse pour Hippocrate, dans du sens ou de l’intelligence pour Avicenne ou même de la perfection pour Aristote.
Dans d’autres cultures ce sont les dents de l’amour: en Corée, ou les dents que les parents ne connaissent pas au Japon.
Difficultés d’éruption
Dans certains cas la troisième molaire peut être absente : on parle alors d’agénésie. Lorsque cette dent existe, il peut arriver qu’elle ne puisse pas faire son éruption normalement. Soit par manque de place, cette dent se situe dans l’angle de la mandibule, elle peut donc être bloquée. Soit en raison de son axe qui empêche son évolution normale sur l’arcade.
Elle peut être bloquée sous la gencive ou même être recouverte par la gencive et l’os. En fonction du cas on parlera de dent enclavée ou incluse. Ce sont plus souvent les dents de sagesse mandibulaires qui posent problème. Les complications sont inflammatoires ou infectieuses.
Dans quels cas faut il extraire les dents de sagesse?
La Haute autorité de santé a résumé les indications d’extraction des troisièmes molaires.
– Manque de place
– Après un traitement d’orthodontie si la poussée des troisièmes molaires risque de perturber l’alignement des autres dents
– Péricoronarite récurrente
– Lésions (carie, infection…) de la deuxième molaire liées à la dent de sagesse
– Problèmes de l’articulation temporo-mandibulaire
L’avulsion des dents de sagesse est généralement réalisée entre 18 et 25 ans mais elle peut peut être réalisée après si nécessaire.
L’extraction des dents de sagesse en pratique
Une radiographie panoramique doit d’abord être réalisée, dans certains cas un examen tri-dimensionnel (scanner ou cone-beam) peut être indiqué pour préciser la position de la dent de sagesse et ses rapports avec les structures anatomiques environnantes (nerf alvéolaire inférieur, sinus).
En fonction de la difficulté de l’extraction ou du nombre de dents de sagesse à extraire, l’extraction sera réalisée soit au cabinet dentaire (extraction unique, dent accessible) sous anesthésie locale, soit par un chirurgien maxillo-facial (ou un stomatologue) sous anesthésie générale dans le cas de l’extraction des quatre dents de sagesse simultanément, particulièrement si elles sont incluses.
Après l’intervention, il convient de respecter les conseils habituels après une chirurgie, présentés dans un article précédent.
Complications et risques de l’intervention
– Infection
– Paresthésie en cas d’atteinte du nerf alvéolaire ou du nerf lingual
– Complications sinusiennes (pour les dents de sagesse supérieures)
– Lésions des dents voisines
– Fracture mandibulaire
– Trismus : contraction des muscles masticateurs limitant l’ouverture buccale
– Douleur
– Hématome
– Saignement
Ces complications sont heureusement temporaires et peu fréquentes.
En conclusion, si l’extraction des dents de sagesse est souvent redoutée par les patients, il s’agit pourtant d’une intervention chirurgicale courante dont les suites sont en général minimes et de courte durée.